Aux Débuts de la syntaxe structural: Tesnière et la construction d’une syntaxe
DOI:
https://doi.org/10.4312/linguistica.34.1.209-219Keywords:
Aux Débuts de la syntaxe structural, Tesnière et la construction d’une syntaxeAbstract
“…il est parfaitement possible de constituer une syntaxe sur des données purement syntaxiques et en dehors de toute morphologie. Certes, le système proposé (...) est loin d'être parfait. Mais on ne saurait le taxer d'arbitraire, prétendre qu'il dépasse la réalité des données, et n'y voir qu'une vue personnelle et subjective de son auteur (...) Pour être plus abstraits et plus difficiles à saisir que Jes faits morphologiques, Jes faits syntaxiques n'en ont pas moins une réalité objective. Et ceux qui voudront Jes étudier pour édifier la syntaxe qui nous manque encore peuvent être en tout cas assurés de construire sur un terrain solide" (Lucien Tesniere, "Comment construire une syntaxe''., p. 229). Le projet tesniérien d'une syntaxe structurale - aboutissant aux Élements de syntaxe structurale (1959, deuxieme ed. 1966), ouvrage posthume - a sa propre histoire. Une histoire qui la rattache d'ailleurs à un courant de pensee international, qui se manifeste dans l'reuvre de Bally,2 Jespersen,3 Sapir,4 Brunot,5 Brøndal 6 et Hjelmslev,7 et qui s'articule autour de la problématique des classes de mots. En fait, ce courant de pensée se présente en premier lieu comme une critique du système des parties du discours: celles-ci ne sont guère des composantes du discours, au sens où elles constitueraient les bases constructives du discours, mais elles sont en fait des parties du système de la langue. Il importe done de franchir le pas, à partir d'elles, vers l'organisation de la phrase.